La filière huile est la plus naturelle pour la production d’agrocarburants , mais ceux-ci ne fonctionneront qu’avec les véhicules à moteur diesel. Ces moteurs ayant préalablement été inventés pour fonctionner avec de l’huile végétale en guise de carburant, ils ne nécessitent pas vraiment (ou très peu) de modifications pour fonctionner avec exclusivement de l’huile. C’est donc aussi la solution la plus naturelle. Rappelons avant tout que le pétrole est une huile minérale. Cette solution est donc la plus proche techniquement parlant du pétrole.
Il existe 2 agrocarburants produits par cette filière :
- l’huile végétale qui n’est pas vraiment un agrocarburant puisqu’elle peut être utilisée brute.
- le biodiesel qui est une transformation de l’huile végétale
Le plus important est de s’intéresser à l’extraction de cette huile, mais avant cela, expliquons le processus de fabrication du biodiesel :
Production d’huile par les oléagineux terrestres
La technique d’extraction de l’huile est appelée l’extraction par pressage. Cette technique est expliquée ci-dessous.
L’huile végétale serait de plus meilleure pour les moteurs, car elle contient de l’oxygène [4]
Grâce à cet agrocarburant produit à partir des huiles végétales, les avantages seraient sans doute multiples :
- L’énergie utilisée serait renouvelable.
- Produire le carburant en même temps que la production alimentaire, donc gros avantages écologiques (les travailleurs agricoles pourraient même produire eux-mêmes leur carburant)
- On pourrait utiliser de l’huile usagée pour rouler. Cette huile usagée pourrait être récupérée dans les restaurants qui aujourd’hui doivent payer des entreprises pour s’en débarrasser.
Malheureusement, nous ne pouvons pas dire à cette date si d’un point de vue économique cette solution serait intéressante. Effectivement, la Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers (TIPP) vient d’être renommée (en 2005) TIC (Taxe Intérieure sur les Carburants). Les agrocarburants seraient donc au même titre que l’essence soumis aux taxes.
Passons maintenant aux inconvénients générés par l’huile végétale :
- Pas forcément Biologique :
- Risque de déforestation pour produire les agrocarburants , donc émission de CO2 et suppression d’arbres capables de réaliser la photosynthèse (phénomène qui consomme le dioxyde de carbone).
- Bilan écologique négatif si le colza est produit de manière intensive pour en extraire l’huile (due à l’utilisation d’engrais et de dioxyde de nitrate)
- Risque de pluies acides due à la surcompression demandée par l’utilisation de l’huile végétale dans un moteur a combustion interne (génération plus intensive de NO2 et NO3)
- Les oxydes nitreux pourraient aussi générer plus de gaz à effet de serre . Effectivement, ils ont un potentiel de ré-émission des infrarouges supérieures au CO2 . Ceci pourraient participer au réchauffement de la planète.
- Faible disponibilité
- Prix similaire au pétrole (en grande partie due aux taxes s’appliquant au produit)
- Risque de détournement du produit par les firmes pétrolières en disant que celui-ci est un produit totalement écologique et ceci grâce aux OGM qui accélèrent sa production.
- Surface de production nécessaire trop importante (la France entière ne serait pas assez vaste pour fournir des agrocarburants pour tout le pays)
Production d’huile par les micro-algues oléagineuses
La production d’huile par les micro-algues présente un rendement beaucoup plus important que la production par l’agriculture terrestre. On estime le rendement 30 fois supérieur par unité de surface. De plus, la production par les micro-algues propose une solution innovante de recycler le CO2 . Effectivement, la production d’huile avec des micro-algues nécessite du CO2 dans les bassins et les bioréacteurs. On peut donc par exemple coupler la production de micro-algues à une centrale à charbon qui au lieu de rejeter du CO2 dans l’atmosphère utilisera ce même CO2 pour produire ces micro-algues.
Plusieurs pays comme les États-Unis, la France [5], Israël, l’Allemagne, la Chine,... sont en train de tester cette production d’algues. Actuellement, le prix au litre est encore trop cher pour concurrencer le pétrole, donc les entreprises essayent de produire en masse ces micro-algues.
La filière à huile est donc intéressante pour produire des agrocarburants si le problème économique venait à se résoudre et si la production en masse avec engrais et pesticides pouvait être évitée. Sans ces points, le gazole est encore la meilleure chose. Toutefois, il existe donc la solution des micro-algues qui pourrait s’avérer intéressante d’un point de vue écologique.